Il-etait-une-fois-Eternite

Journal d'une petite PS et de sacavalière

Dimanche 29 décembre 2013 à 11:29

Retour aux enrênements (comment ca on en est pas encore sorti? Si, ca va venir ;)), pour papoter aujourd'hui sur une autre aide artificielle très utilisée à actuellement, la martingale. Il en existe deux types, la martingale fixe et la martingale à anneau. Les deux seront traitées indépendamment, étant donné qu'elles n'ont pas les mêmes effets. La martingale (fixe ou à anneaux) est principalement utilisée, comme les RAs et le gogue, pour empêcher le cheval de lever trop la tête et de regarder les papillons au lieu de "bien bosser". On passera donc sur ceux qui en mettent une parce que "c'est joli", parce que oui, ca existe. Sur ce, bonne lecture et n'oubliez pas que toute remarque constructive sur cet article est le bienvenu, il ne s'agit que d'une synthèse de mes propres connaissances ;)
La martingale fixe

Commençons par la martingale fixe. On la retrouve beaucoup en polo et en horse ball, mais aussi chez certains cavaliers ne pratiquant pas ces disciplines. Elle est composée de deux courroies, l'une faisant le tour de l'encolure, et l'autre reliant la muserolle à la sangle en traversant la première. Elle a un effet abaisseur, qui s'exerce indirectement que la nuque via une pression sur le chanfrein. Une fois réglé, le cheval ne peut donc lever la tête sans se mettre un coup dans le chanfrein, y compris quand le cavalier est rênes longues puisque l'enrênement ne peut se régler à cheval. En gardant à l'esprit qu'un cheval a besoin de relever la tête lorsqu'il travaille afin de soulager son dos et d'éviter les contractures, on imagine assez bien l'effet d'une séance montée d'une heure voire plus ou il ne peut à aucun moment relever sa tête.

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De plus, le cheval coincé de cette façon développe fréquemment des réactions plus ou moins violentes pouvant aller jusqu'au cabré. Certains chevaux, une fois qu'ils ont compris que la martingale fixe peut leur donner un point d'appui vers le haut, en viennent à s'appuyer constamment sur elle. Or, un cheval qui s'appuie n'est pas un cheval qui travaille, mais un cheval qui fuit ce qu'on lui demande. Si on repense au besoin de lever la tête de temps à autre, impossible avec cet enrênement, il est évident que le cheval va finir par se défendre. En lutte constante contre l'enrênement du fait de ce besoin de soulager son dos, c'est la partie ventrale de l'encolure qui va se muscler, et non la partie dorsale. Adieu l'encolure à l'endroit. De plus, le dos va se creuser. Oublié donc encore une fois le cheval qui travaille sous lui de derrière et s'étend devant, mécaniquement c'est impossible avec une martingale fixe.

 
 
http://il-etait-une-fois-eternite.cowblog.fr/images/polo2.jpgCheval de polo monté régulièrement en martingale fixe, résultat sur l'encolure. 

En somme, la martingale fixe, bien que certains la définissent comme plus douce que les autres enrênements parce qu'elle n'agit pas sur le mors mais sur le chanfrein, est et restera un enrênement sévère et ne pouvant avoir un réel effet bénéfique pour le cheval, bien au contraire.
La martingale à anneaux

La martingale à anneaux, beaucoup plus courante, est elle aussi composée de deux courroies, l'une faisant le tour de l'encolure, la seconde partant de la sangle et se séparant en deux, avec un anneau à chaque bout, qui se passe dans les rênes.

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La martingale à anneaux a un effet abaisseur, qui s'exerce indirectement sur la bouche du cheval. Les anneaux accrochés aux rênes vont, quand le cheval lève la tête plus haut que ce que souhaite son cavalier, se bloquer et entraîner une action vers le bas, via le mors. De cette façon, l'action du mors ne s'exerce plus sur la commissure des lèvres, mais sur les barres, ce qui est douloureux voir très douloureux pour le cheval, suivant la dureté de l'action.

http://il-etait-une-fois-eternite.cowblog.fr/images/sanstitre4383c406.jpgIllustration de l'effet de la martingale à anneaux

http://il-etait-une-fois-eternite.cowblog.fr/images/Defensemain3.jpgExemple de son effet sur un cheval qui se défend et fuit la main (image internet)

On entend souvent qu'elle permet de mieux maitriser un cheval qui embarque en levant la tête, voir qu'elle permet d'empêcher un cheval de se cabrer et de le placer comme il faut. Concernant le cabré, elle ne peut en aucun cas empêcher le cheval de se lever. Mais si le cheval en vient à se mettre debout, elle peut, comme les autres enrênements de ce type, le déséquilibrer et le faire tomber.

Dans le cas de la mise en main ou du cheval qui embarque en levant la tête et en creusant son dos, certes son effet abaisseur contraint le cheval à garder la tête plus basse. Sauf que, dans ce cas comme dans celui de la martingale fixe, l'action ne s'exerce que sur l'avant main, éventuellement donc, le cheval peut être "placé" devant sans aucun engagement à l'arrière, ce qui ne mène pas à un véritable travail de fond. Ici aussi, interdiction d'avoir le nez au vent pendant le travail, y compris quand cela s'avère nécessaire pour le cheval. Et l'interdiction s'exerce par une douleur au niveau des barres, qui peut être (très) vive pour un cheval se défendant fort ou chargeant à l'obstacle la tête en l'air par exemple. On rejoint donc le principe du "tu ne fais pas ce que je veux? Tu as mal". Et des chevaux qui se soumettent par douleur, et non qui viennent céder de bonne grâce, via une demande juste de leur cavalier. La est la différence entre contrainte et coopération, on ne le dira jamais assez.

Evidemment, si la martingale est lâche elle permet au cheval de lever la tête me dira-t-on. Mais dans ce cas, pourquoi en mettre une? Trop lâche, elle n'a aucun effet. Trop serrée, elle peut aussi amener le cheval à s'encapuchonner pour fuir son effet. Comme pour la martingale fixe, il est fréquent de voir chez les chevaux travaillés sans arrêt en martingale une encolure musclée à l'envers s'accompagnant d'un cheval qui continue à lever la tête et à creuser son dos, venant de la défense contre l'enrênement.
Cependant, et contrairement à la martingale fixe, lorsque les rênes sont longues, le cheval peut étendre son encolure ou relever la tête. Elle est donc moins sévère pour cela, mais aussi parce que le cheval pourra étendre son encolure tant qu'il le souhaite vers le bas y compris quand les rênes sont ajustées (dans la limite du raisonnable). Si elle est sévère dans son action lorsque le cheval va à son encontre, elle lui permet au moins de venir travailler vers le bas quand il le souhaite. 

Bien que certains chevaux répondent bien à cet enrênement et n'entrent pas en défense contre lui, il faut garder une chose à l'esprit. Monté, c'est au cavalier d'indiquer au cheval comment arriver à une descente d'encolure correcte. Gageant que le plus souvent, les défenses qu'est sensé empêcher la martingale sont dues à un traumatisme de la main du cavalier, ou simplement à une faute de main, prenons un exemple simple. Soit, votre main exerce accidentellement une action dure, vous faites mal à votre cheval (ce qui arrive à TOUT LE MONDE), il tente de vous faire comprendre que quelque chose ne va pas, en levant la tête pour fuir votre main, et en réponse il se prend un taquet dans les dents. Ou est l'écoute mutuelle ici? Evidemment, certains chevaux, très abimés par avant, auront ces reflexes de défense y compris rênes longues (c'était le cas d'Eternité à nos débuts), et ce traumatisme sera très difficile à effacer, cependant avec un long mais réel travail de fond, cela est possible. Idem pour un cheval qui charge à l'obstacle, la martingale ne le fera pas moins charger, elle et on voit fréquemment des chevaux la tête en l'air malgré la martingale à l'abord de l'obstacle, y compris dans les plus grandes compétitions mondiales d'ailleurs. En soi, cet enrênement n'a donc, lui non plus, aucun réel impact sur le travail du cheval dans le bon sens et peut provoquer des défenses plus ou moins violentes.

Je tiens à rappeler que cet article n'est en rien un blâme contre les gens utilisant cet enrênement. Bien que je sois personnellement contre, il n'est que le résultat d'une réflexion personnelle suite à mes expériences, mes lectures et ce que j'ai pu voir du travail du cheval. Il est la, uniquement et j'insiste sur ce point, pour partager cette réflexion et peut être vous permettre d'entamer ou de complémenter la votre. Et également pour que vous donniez votre avis sur le travail de mes petits neurones. Sur ce, je vous souhaite à tous une très bonne fin d'année, et que 2014 soit encore meilleure que 2013 ;) A la prochaine ^^



Dimanche 29 décembre 2013 à 11:47

Hier, une superbe séance en liberté, la première depuis notre arrivée au Bois Morel. Eternité était toute contente de me voir, et moi aussi. Sortie de la pâture, ma belle est très calme, et de même à l'aire de pansage alors que nous y sommes seules. Je décide de ce fait de ne pas l'attacher, comme nous faisions à la Tour Carrée. Pansage tranquille, elle n'est pas vraiment sale ma naine, je prend le temps d'inspecter les membres et le reste, parano que je suis, et comme aucun bobo n'est à signalé, nous nous dirigeons vers le manège, pour je l'espère une belle séance en liberté. 

http://il-etait-une-fois-eternite.cowblog.fr/images/DSC0554.jpghttp://il-etait-une-fois-eternite.cowblog.fr/images/DSC0560.jpg

Premier bon point, elle reste avec moi au lieu de filer à la fenêtre, et nous commençons bien au pas, avec de beaux arrêts à distance. Elle n'est pas encore aussi à l'écoute que lors de nos séances dans notre ancienne pension, mais rien de comparable avec les dernière fois. Je demande le trot, et la, elle me montre clairement qu'elle a envie de jouer. Ronflante et un peu pétasse il faut le dire, elle tourne autour de moi dans le manège en alternant le trot et le galop, l'oreillle vers moi et l'oeil joueur, je suis heureuse de voir ma Loupiote comme ca. Alors on finit la détente à son rythme, et comme elle le souhaite, même si chaque fois que je lui demande une transition elle me la donne. Très contente, je me dis que nous allons peut être pouvoir jouer un peu à cheval aussi. Cependant, si au moindre signe de sa part je comprend qu'elle n'en a pas envie, je mettrai pied à terre de suite. Et une fois sur son dos, elle me fait très gentiment comprendre qu'elle a envie de jouer à pied, et non à cheval. Je descend donc de suite, et nous poursuivons nos bétises à pied. Mobilisation des hanches et des épaules, stick to me au trot, alors que je marche, ce qui n'a jamais été évident pour elle, bref, de très jolis moments. Je met donc fin à la séance, grosse caresses et félicitations pour ma belle, que j'emmène manger sa ration à l'aire de pansage. Après un décrassage, retour à la pâture, gros calin et je m'en vais :)




Mardi 31 décembre 2013 à 9:58

http://il-etait-une-fois-eternite.cowblog.fr/images/100501619268093607912411749966049n.jpgMa jument. La source de mes plus grandes remises en question.
J'étais une cavalière comme on en voit tant. On me disait que je devais monter en pelham parce que le cheval embraquait, je le faisais. Il fallait monter en RAs, parce que la sale bête levait sans arrêt la tête, je montais en RAs. Il fallait montrer qui commande hein, c'est toi qui mène la barque, le cheval il doit obéir et faire ce que tu lui demandes.
Et a coté de ca, on te rabâche pour la forme que c'est toujours la faut du cavalier. Mais au final, c'est toujours le cheval qu'on punit pour les fautes du bipède qui grimpe dessus.
A qui la faute s'il embarque? A qui la faute s'il lève la tête? Une faute de jambe, de bassin, de main, une demande maladroite qui engendre une réponse autre que celle qu'on attend et on punit celui qui cherche à répondre comme il faut.
Ma jument, encore aujourd'hui parfois, lève la tête, m'embarque, ouvre grand la bouche, me dit merde. Et elle a bien raison, elle est la meilleure monitrice que j'ai pu avoir. Oui, parce que mes erreurs c'est elle qui les vit. Et c'est elle qui me signale mes fautes, parce qu'elle peut le faire. Parce que je la laisse me guider et me montrer, comme elle me laisse la guider quand c'est elle qui en a besoin.
C'est de cet échange, de ce contrat de confiance que sont venus tous nos progrès. Et ce que nous avons fait l'une de l'autre est ma plus belle victoire. Alors, je suis fière de nous.
Eternité <3


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